Tu me manques, tu me manques tellement. Tu me manques et je n'y peux rien.

C'est ce silence.

Joe me manque, Joe me dégoute et sans lui je serais encore plus seul et triste. Entre nous c'est encore fini, cette fois pour de bon j'espère. Je ne sais pas pourquoi j'ai autant besoin d'un nouveau père.

Ton indifference ne me touche pas.
Mais je ne peux pas me passer de toi.

Et le prozac ne semble plus agir.

Moi : J'ai rencontré quelques mecs, ça fait plaisir de voir qu'on plait. Et toi?
Lui : Moi? Je travaille comme d'habitude. Je préfère ça aux antidepresseurs et à l'alocool.
Moi : (silence)

C'est cool d'avoir des amis. Vraiment cool.

Ce soir, grande discution avec Joe. Résultat : il veut toujours me voir, baiser avec moi et c'est tout. En fait, ça ne change pas grand chose. Mais j'ai le coeur brisé. Je me sens frustré, il me manque quelque chose. J'aurais vraiment voulu être en relation avec lui. Lui ne cherche pas de relation. Juste du sexe à droite et à gauche.
Je tiens tellement à lui et je viens de la réaliser. J'aurais droit à deux ou trois soirs par semaines. Et les autres...ils auront le reste de la semaine. J'aimais son épaule pour m'accrocher. J'aimais le fait de pouvoir m'évader quelques heures de ma petite chambre chez mon coloc pas sympa. J'aimais ces grasses matinées ou Joe me faisait le petit déjeuner. Je sais pas si  j'y aurais encore droit après. Je dis droit parce que tout m'est imposé. TAKE IT OR LEAVE IT. Je peux pas le quitter. Je me sens seul et l'alcool n'agit plus, le prozac pas encore. Je suis dépendant affectif, oui je l'aime. Je dois me contenter des miettes qu'il me donne ou partir?
Partir, je n'en ai même plus la force.
Il y a des gens qu'on ne devrait jamais rencontrer.

On a du rompre du dizaine de fois pour reprendre à chaque fois. J'ai envie de rompre mais je n'en ai pas le courage. Le courage de me retrouver seul, de passer mes nuits dans les saunas et de dragouiller à tous les coins de rues. Pendant cette semaine ou Joe est à Calgary, je suis décidé à parler à ce voisin  pas mal du tout et qui surtout me regarde toujours avec insistance.

Sur mon ipod je passe en boucle le clip de The Strokes "Hard to explain".

Je ne peux pas contrôler mes émotions et mes paroles. Concrètement, ça s'est vu deux fois ce week end.
La première fois avec Joe, il me parlait, on était en bas de chez lui, il se mettait à plevoir. Il avait ouvert la porte mais ne la tirait pas. Je lui ai "Ben allez ouvre". Il l'a vraiment mal pris.
Deuxième fois, encore avec lui, ce soir. Il m'a demandé de garder mes lunettes pendant qu'on se calinait. Je lui ai répondu "arrête tes conneries". J'avais pas envie de faire un trip jeune étudiant à lunettes et puis j'aime pas porter mes lunettes pendant un calin (je ne les porte que le dimanche pour reposer mes yeux des lentilles).
Il m'a encore fait un caca nerveux.

Pourquoi ça arrive maintenant? J'ai arrêté le prozac.
Cette semaine il part pour Calgary une semaine. Je pense rompre à son retour. Et aussi commencer une thérapie.

J'ai arrêté le Prozac depuis une semaine. Je me sens bien.
Avec Joe les choses ont évolué. Il est passé de l'amour à une certaine lascitude. J'ai l'impression que ses sentiments se sont émoussés. Ce n'est plus aussi fort qu'avant. Je repense à mon envie de le plaquer.
Quand je repense à ça, il me vient tout de suite en mémoire Stéphane de la Science des rêves.
Joe n'a rien de magique et peu de curiosité. Il est nord américain, ceci explique cela.
Stéphane est du sud et il est créatif, attachant...et il a encore une âme d'enfant.

Et puis chose exceptionnel, j'ai plu. J'ai eu du succès en boite de nuit. Pour la première fois.